Portrait David HUMBERT (promotion 1997)

1. Peux-tu décrire ton poste actuel (ou ton dernier poste et tes dernières fonctions) ?
Je suis actuellement chargé d’opérations « Alimentation en eau potable - Protection des ressources en eau » pour l’Agence de l’Eau Seine Normandie, à la direction territoriale de Rouen. Je conseille les collectivités pour faire émerger des projets d’alimentation en eau potable, et leur apporte des subventions, en contrepartie desquelles elles s’engagent dans la protection des ressources qu’elles exploitent. Par exemple en instaurant des périmètres de protection autour des captages d’eau, et dans une démarche plus globale, en mettant en place des actions de prévention des pollutions à l’échelle des bassins d’alimentation des captages. C’est très intéressant, et transversal car cela touche toutes les activités humaines présentes dans les bassins d’alimentation. En particulier l’agriculture, hélas principale responsable de la dégradation de la qualité des eaux, notamment à cause des nitrates et des pesticides.

2. Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?
Après ma maitrise, j’ai tenté un DEA mais je crois que je n’étais pas assez assidu pour y arriver ! Donc je me suis dirigé vers une fin d’étude plus « opérationnelle », en passant par un master EPA (eau potable et assainissement) à l’ENGEES (école nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg), qui m’a permis d’intégrer l’agence de l’eau.

3. Aurais-tu une anecdote à nous partager sur ton séjour à l’EOST ?
Ça date un peu pour moi ! Pas d’anecdote en particulier mais je me souviens bien de l’excellente ambiance des stages de terrain, à Dieu-le-Fit ou Digne. Géologie, grand air et fiesta ! Certains matins ont été difficiles...

4. Quelles sont tes attentes vis-à-vis de Géophyse ?
J’ai retrouvé des anciens camarades grâce à Géophyse. C’est bien que vous nous aidiez à garder le contact, et animiez un réseau utile tant au niveau professionnel que personnel.

5. Comment t’es venu l’idée d’écrire ? Et pourquoi écrire un roman sur les réseaux karstiques, l’eau et sur cette région en particulier ?
Il y a quelques années, j’ai commencé à m’ennuyer un peu dans mon travail ! Je suis retourné sur les bancs de la fac, pour passer un master de journalisme scientifique à Paris (université Diderot - Paris 7). J’ai fait des stages dans la presse pro, au journal Le Monde et chez Science et Vie. Depuis je continue de faire des piges en tant que journaliste indépendant pour eux. C’est à Science et Vie que j’ai appris à écrire des histoires, et pas seulement des articles scientifiques. Et je me suis lancé.
Je lis beaucoup, des polars en majorité, surtout quand ils sont très documentés et nous plongent dans la découverte d’un milieu spécifique. Des « polars à contenu » comme dit mon éditrice. Avec l’eau et le karst, j’avais déjà toute la documentation en tête ! Et le décor sous mes yeux, vu que je vis à Rouen. Je ne dirais pas que j’ai choisi la facilité, mais en tout cas on parle mieux de ce qu’on connait bien.

6. Comment arrives-tu à associer tes connaissances scientifiques à un roman policier ?
Toujours grâce au journalisme et à Science et Vie. Le mot-clé : vulgariser ! Et ce n’est pas toujours simple de faire comprendre des choses compliquées au grand public.

7. Comment considères-tu ton travail d’écriture a posteriori ?
Je n’avais pas de grandes prétentions au début, l’idée était de me faire plaisir avant tout, et éventuellement de trouver un éditeur. 2 objectifs pleinement remplis, grâce aux éditions Liana Levi, réputées pour leur exigence et la qualité de leur publication. Et les retours des libraires, de la blogosphère et de la presse sont très positifs, j’en suis parfois le premier surpris. Et très satisfait que cela plaise autant à des gens du métier qu’au grand public.

8. Pourquoi lire ton livre si l’on est géologue ou géophysicien ?
Parce que la problématique et le cadre géologique intéresseront les confrères et les étudiants. Certes c’est vulgarisé, et les spécialistes resteront peut-être sur leur faim, mais tout est réaliste, crédible… en espérant que les faits à la base de l’intrigue ne se produisent jamais !

David Humbert vient de publier Karst (Ed. Liana Levi. Collection "policiers" - 384 pages - 20€)