Nos conseils pour les jeunes et futurs diplômés de l’EOST qui envisagent une carrière dans l’industrie pétrolière

Préambule : cet article s’adresse à ceux qui envisagent une carrière dans l’industrie pétrolière et gazière. Nous tenons à rappeler que cette industrie n’est pas le seul débouché des diplômés de l’école.

Dans la continuité du premier article intitulé « Un point sur la situation dans l’industrie pétrolière », nous en publions un deuxième qui fait état de considérations et de conseils à l’attention des étudiants de l’EOST, et des jeunes diplômés, afin qu’ils gèrent au mieux la période de transition entre études et emploi, dans un contexte industriel difficile pour le secteur pétrolièr. Par extension, nous donnons quelques recommandations à ceux qui sont déjà dans cette industrie pour maximiser les chances de ne pas perdre leur emploi.

Plusieurs articles ont paru récemment dans la presse internationale spécialisée, qui reprennent des points de vue que nous partageons au sein de Géophyse et que nous pensons importants de mettre en lumière ici.

Pour les Jeunes Diplômés en recherche d’emploi :

Pour eux, les études sont derrière (à moins qu’ils n’envisagent de les reprendre) et décrocher un poste doit s’avérer bien difficile. Nos conseils sont les suivants :

1- Avoir toujours un CV et une lettre de motivation les plus aboutis possible et prêts à être envoyés rapidement. Les opportunités sont rares mais il en existe tout de même, et il ne s’agit pas de perdre 48 heures à préparer ces documents lorsqu’une offre se présente. Privilégiez les versions en anglais. Assurez-vous que les documents soient impeccables au niveau format. L’orthographe, la mise en page doivent être irréprochables, encore plus ces jours-ci.

2- Assurez-vous que les informations vous concernant sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Face Book) soient à jour et donnent une image uniquement positive de vous. Tapez votre nom dans Google et analysez le résultat. N’oubliez pas de contrôler ce qui sort des pages « photo » et « vidéo » de Google !

3- Très important : Si vous en avez la capacité financière, envisagez de reprendre une année d’étude à compter de Septembre 2016. Le secteur ne prévoit pas de reprise d’ici 2017. Autant utiliser ce temps pour apprendre. Envisagez d’autres domaines que la Géophysique pure pour ouvrir votre champ de connaissance. Exemples : Géologie, Programmation informatique, SIG (System Information Geographic), Langues étrangères, MBA, Management…etc, mais ne vous égarez pas ! Il faut que cela fasse sens pour un futur employeur.

4- Si vous envisagez un Ph.D avec le but ultime qu’il soit utile pour votre carrière dans l’industrie pétrolière, sélectionnez le sujet de manière qu’il soit suffisamment appliqué pour intéresser les industriels du secteur une fois celui-ci achevé. Un sujet trop théorique et loin des préoccupations de l’industrie pénaliserait votre candidature.

5- D’autres pistes sont possibles, comme les V.I.E, les formations complémentaires de type I.F.P. (ENSPM), l’enseignement dans les structures privées. L’idée est de se mettre à l’abri et gagner du temps, en l’occupant intelligemment.

6- Soyez présents sur les réseaux sociaux (LinkedIn, RigZone, Oilpro) et soyez attentifs à la publication d’information sur l’évolution de la situation dans l’industrie, les résultats des sociétés. Ces sites proposent des systèmes d’alertes concernant les opportunités d’emploi. Cela permet aussi de mesurer la dynamique du marché de l’emploi et de recevoir les premiers signaux de reprise.

7- Construisez votre réseau. Adhérez aux sociétés professionnelles. L’EAGE est certainement la plus idoine pour les Géophysiciens basés en Europe, et propose des initiatives dédiées aux étudiants et aux jeunes diplômés.

8- Contactez les anciens de l’école via l’annuaire Géophyse ou LinkedIn et demandez-leur quelle est la situation de l’embauche dans leur entreprise, et à qui s’adresser pour soumettre un CV. Envoyer un CV à un professionnel dont vous avez récupéré l’adresse email, mais qui ne vous connait pas, n’a pratiquement aucune chance de retenir son attention.

Pour les étudiants :

Les conseils donnés dans le paragraphe précédent restent valables et il est important de les garder bien en tête. Les étudiants auront l’avantage de mieux anticiper certains points puisqu’ils ne sont pas dans le dur de la recherche d’emploi. Par ailleurs, ils ne sont pas aussi isolés que les jeunes diplômés et peuvent faciliter de contacts via l’environnement de l’école. Il faut donc en tirer avantage.

1- Soignez vos notes, votre classement et votre attitude. Il est difficile de décrocher un emploi ces-jours-ci, c’est quasiment impossible si votre dossier scolaire est médiocre, et cela n’arrange rien si votre réputation n’est pas bonne.

2- Profitez de l’opportunité que représente le contact avec les intervenants extérieurs qui viennent dispenser des cours à l’EOST pour leur poser des questions sur le climat des affaires et la situation de l’embauche dans leur société.

3- En ce qui concerne les stages : si les grosses compagnies peuvent avoir réduit leur budget de stage et en offrir moins en cette période, privilégiez les petites sociétés pour lesquelles le concept du stage est parfois mieux appréhendé et valorisé. N’oubliez pas de questionner les intervenants extérieurs de l’EOST à ce sujet. Les stages gardent une place prépondérante dans votre CV et représentent l’une des clés principale de la sélection de votre CV et donc d’une potentielle embauche.

Pour ceux qui sont déjà dans l’industrie :

Les conseils donnés ci-dessous sont des règles de bon sens, mais qui nécessitent une discipline sur le long cours. Dans les périodes difficiles, on peut parfois perdre sa clairvoyance et voir sa motivation s’éroder.

1- Ne vous laissez pas gagner par la sinistrose. Les temps sont difficiles dans votre société ? Cela n’arrangera rien de se crisper ou de baisser les bras dans l’attente d’un dénouement sur votre sort. Au contraire, montrez de l’enthousiasme et produisez le meilleur de vous-même. C’est dans les périodes difficiles que les gens de valeur se révèlent. Soyez de ceux-là.

2- Respectez les procédures de votre employeur à la lettre et employez-vous à faire ce que l’on attend de vous. Revisitez les valeurs de votre société, et tachez d’adopter une attitude alignée avec son code de conduite. Analysez les messages venant de votre hiérarchie et posez-vous la question si votre attitude est cohérente vis-à-vis d’eux.

3- Disciplinez-vous à réaliser avant toutes les autres, les tâches qui sont prioritaires pour votre employeur, même si cela n’est pas celles que vous préférez faire. Si vous ne connaissez pas ces priorités, demandez à votre supérieur hiérarchique de les définir clairement. Si des objectifs vous ont été donnés, concentrez vos efforts pour les atteindre et évitez de vous distraire par des tâches qui ne seront pas reconnues par vos supérieurs. Rediscutez de la pertinence de vos objectifs régulièrement au cours de l’année avec votre hiérarchie.

4- Adoptez un profil bas, « sous le radar ». Rangez votre esprit rebelle pour quelques temps, il sera moins périlleux de le ressortir quand la période sera plus faste. Evitez les conflits et contrôlez vos nerfs. L’agressivité n’apporte rien de bon. Au contraire, démarquez-vous en vous montrant positif et compréhensif, tout en défendant vos convictions.

5- Certaines sociétés procèdent à des réductions d’avantages et de privilèges en ce moment. Ce n’est pas agréable, mais c’est compréhensible par ces temps difficiles. N’entrez pas en conflit pour des combats perdus d’avance, ou pour des jeux qui n’en valent pas la chandelle, vous y laisseriez des points.

6- Mettez entre parenthèse pour encore quelques mois, vos ambitions d’augmentation de salaire ou de promotion. Si votre société fait face à des difficultés financières, et/ou si elle licencie, vos demandes apparaitront incongrues. Le plus important reste de garder son emploi.

7- Mettez à profit cette période actuelle de moindre activité pour accroitre vos connaissances dans votre domaine ou dans un domaine voisin. Avec le développement du numérique, on trouve de plus en plus de tutoriaux et de cours en ligne sur You-Tube, eage.org, seg.org etc…Profitez-en.

8- Considérez avec circonspection toute forme de réorientation. La situation dans votre organisation actuelle n’est peut-être pas très confortable, mais pour l’instant vous avez encore un emploi, les droits qui vont avec, et vous connaissez bien votre boulot ce qui peut ne plus être le cas le cas si vous changez de structure. Ailleurs, l’herbe n’est pas forcément aussi verte qu’elle n’y parait.

Nous espérons que cette liste vous serve d’aide-mémoire qui vous aidera à traverser cette période compliquée, et nous vous invitons à rejoindre et à soutenir Géophyse.

Le Comité Géophyse