Amandine CAILLOT (promotion 2006)

Quel a été ton parcours depuis l’obtention de ton diplôme ?
J’ai obtenu mon diplôme en 2006 et j’ai réalisé mon stage de fin d’étude à Beicip-Franlab à Rueil-Malmaison. Mon stage et mon intégration s’étant très bien passés, on m’a proposé un poste d’interprétatrice sismique. J’étais ravie car les équipes étaient jeunes, bien encadrées avec de très bons projets sur lesquels acquérir de l’expérience rapidement.
Durant les années qui suivirent, j’ai notamment passé 3 ans au Venezuela en détachement chez PDVSA. Ce fût une excellente expérience ! A mon retour à Paris, j’ai eu envie d’une autre aventure chez un opérateur. J’ai rejoint Cepsa à Madrid comme géophysicienne d’exploration, d’abord aux projets nouveaux (Afrique de l’Est) puis aux opérations (Kenya).

Quel serait ton bilan après 10 ans dans l’industrie pétrolière ?
Ce premier mini-bilan est très positif : j’ai eu la chance d’avoir travaillé sur une grande variété géologique de projets intégrés. Je suis fière de mon parcours depuis l’EOST, j’ai notamment développé un important réseau et beaucoup voyagé grâce à mes différents postes. Enfin, parmi les anciens de ma promo se trouvent mes amis les plus proches.

Es-tu engagée au sein de la communauté des Géosciences ?
Lors de mes études à l’EOST, j’ai été vice-présidente de la SUGS et j’avais pu assister à l’EAGE au cours de ma deuxième année. Depuis Octobre 2015, je suis membre du comité de l’EAGE dédié aux femmes : l’EAGE Women in Geosciences and Engineering Community. Ce groupe est présent sur LinkedIn et il a pour vocation de rassembler les femmes tout au long de leur carrière autour de conseils ciblés, d’un job corner, d’un programme d’e-mentoring et bien sûr de donner la possibilité d’agrandir son réseau et sa visibilité auprès de plus de 650 membres répartis dans le monde .
Notre prochain grand rendez-vous est la conférence annuelle de l’EAGE à Vienne (28 Mai – 2 Juin 2016) où nous animerons une session spéciale le mardi 30 Mai à 16h avec des intervenantes de Shell et Schlumberger qui parleront de leurs parcours en tant que femmes, leurs challenges, leurs doutes et leur réussite. Cet événement est ouvert à tous puis sera disponible sur Youtube.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre ce comité dédié aux femmes ?
Il y a quelques années j’ai commencé à me poser des questions sur la conciliation entre vie professionnelle et personnelle, sur mes possibilités d’avancées professionnelles à long terme, etc.
Lors des élections du comité EAGE WGE, je me suis présentée en pensant que je pouvais amener ma pierre à l’édifice par mon énergie et mon envie de faire bouger les lignes. Bien que ce groupe semble dédié aux femmes, j’en profite pour encourager les hommes à rejoindre cette initiative de l’EAGE.

As-tu déjà vécu des préjugés sexistes durant ta carrière ?
J’ai eu la chance d’avoir démarré ma carrière en 2006 : sur un marché de l’emploi alors tendu, mon salaire a été très similaire à celui de mes collègues hommes à qualification égale ! Cependant je pense avoir été témoin de sexisme inconscient : avoir cette sensation de devoir démontrer plus de résultats que mes collègues masculins, devoir plus lutter pour mes solutions techniques. Ce sexisme inconscient est à mon avis assez ancré dans nos sociétés mais également dans l’industrie pétrolière. Ce n’est pas un thème qui est abordé fréquemment dans les entreprises car il demande beaucoup de courage et d’envies réelles de changement. Le sexisme inconscient favorise, à mon sens, les comportements en retrait de la part des femmes et conduit ainsi à une perte de créativité de l’entreprise, et donc de compétitivité.

Un mot de conclusion ?
J’espère que mon parcours pourra inciter de futurs diplômés à se lancer dans une carrière d’interprétation sismique dans l’industrie pétrolière ! Après l’EOST, si l’industrie pétrolière vous tente, gardez à l’esprit que le marché est international…la compétition est rude. Soyez mobile et curieux !