Caroline FRANÇOIS (promotion 1999)

1. Pouvez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?
Sismologue des mouvements forts" (strong motion seismologist)
J’ai commencé au GNS Science à Wellington (NZ) il y a 8 ans pour faire de la modélisation de mouvements du sol pour des futurs séismes hypothétiques de magnitude large :
 Par exemple de magnitude 8.4 et plus sur l’interface de la subduction de Hikurangi (23 km de profondeur sous Wellington....),
 de magnitude 8.2 et plus pour une rupture de la grande faille Alpine dans l’ile du Sud.
 c’est un "problème direct" : on fait des hypothèses sur la source du séisme et on modélise les mouvements du sol conséquents

Entre temps, la NZ a subi de vrais séismes relativement forts ! M6.6 dans l’ile du Nord en 2007, M7.6 dans l’ile du sud en 2009, M7.1 (et quatre M6+) à Canterbury en 2010-2011, M6.6 près de Wellington en 2013 etc ... J’ai donc aussi naturellement travaillé sur l’inversion de la mécanique de rupture de ces séismes. C’est un problème "inverse" : on utilise les mouvements du sol enregistrés par les stations sismologiques de GeoNet pour remonter à la source du séisme.

Je travaille beaucoup aussi avec les ingénieurs en communiquant les connaissances nouvelles en matière d’aléa sismique et en écoutant leurs besoins pour au final améliorer les niveaux de "design" des structures et infrasctructures.

Je fais aussi partie de l’équipe d’astreinte de GeoNet. Une semaine 7/7, je répond aux alertes potentielles nationales : tremblements de terre et tsunami. Je relocalise les séismes pour les plus grosses magnitudes, j’informe le ministère de la "civil defence and emergency management" et je réponds aux médias. C’est la partie la plus stressante mais certainement la plus excitante de mon travail ! (A petites doses par contre ... ) Lors de gros séismes, on se réunit en cellule de crise à GNS, toutes expertises confondues (géodesie, sismologie, sismo statistique, glissements de terrain, ingénieurs etc) C’est un plaisir de travailler tous ensemble avec des collègues excellents.

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
 j’ai fini l’EOST en 1999 (école d’ingénieur)
 j ai commencé une thèse en sismologie à l’université de Canterbury en 2000 (obtenue en 2004)
 postdoc à l’ENS Paris de 2004 à 2007 avec le professeur Raul Madariaga
 employée à GNS depuis 2007 dans l’équipe de tectonophysique.

3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?
 la pelouse de l’école à l’époque (1996-99) était probablement le site le plus fouillé en investigations géophysiques de subsurface. Malgré cela, une entreprise venue creuser le terrain à endommagé un des tuyaux d’arrivée d’eau et provoqué l’inondation de tout le sous-sol de l’école ....
 je faisais partie de l’équipe volontaire "guides du musée de sismologie et magnétisme terrestre". Jérôme Vergne était aussi dans l’équipe et très populaire (surtout auprès des mamies !!). Mais très généreux aussi ! Il avait certainement le record de pourboires et à la fin de l’année on mettait tout en pot commun pour diner ensemble au restaurant.

4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?
 un réseau d’anciens élèves
 une source de contact pour les nouveaux étudiants/diplômés
(portrait receuilli par Marina M, nov.2015)