Portrait Arnaud HUCK (promotion 2004)

1. Pouvez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?
Je suis directeur technique à dGB Earth Sciences, une petite entreprise d’interprétation sismique aux Pays-Bas. Je supervise et participe au développement de notre logiciel d’interprétation sismique, OpendTect. Je devrais dire logiciels au pluriel, car nous développons un logiciel gratuit et Open Source, et une suite de logiciels commerciaux qui le complémentent. Ma fonction est principalement de fournir les lignes directrices pour les développements à venir, tout en supervisant notre équipe de développeurs, répartie entre les Pays-Bas, Houston, Mumbai et Brisbane.

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J’ai tout d’abord commencé comme un utilisateur logiciel, un interpréteur sismique, avant de complémenter mes fonctions par la formation des utilisateurs (en interne et chez les clients externes), puis par la supervision de l’équipe d’interpréteurs. J’ai eu par cette occasion beaucoup de contacts avec les utilisateurs, complémentés par de nombreux échanges lors des expositions annuelles comme l’EAGE, où je fournis tous les ans des démonstrations de nos produits.
J’ai l’opportunité de travailler comme je le souhaitais dans une petite structure, ce qui demande une grande polyvalence dans les tâches à réaliser. A côté du poste principal, il est en effet souvent nécessaire d’effectuer d’autres activités très variées, comme par exemple la maintenance informatique, le marketing, puis plus tard la gestion des plannings d’équipe et des ressources humaines. Ce renouvellement constant permet de grandement renforcer l’attrait du travail, ce qui explique probablement pourquoi je travaille encore dans la même entreprise, 16 ans après avoir quitté l’EOST. Finalement je suis passé d’un poste en production vers la R&D, suite à l’ouverture d’un poste en interne. Il faut dire que je n’avais jamais vraiment arrêté de coder du logiciel, car OpendTect, créé en 2002, devait au départ souvent être complémenté par des scripts maison. Le codage logiciel m’a toujours attiré et me convient parfaitement, car il permet de tester les toutes dernières technologies, et de les mettre à l’épreuve des données réelles. On attend d’un algorithme qu’il soit non seulement innovant en améliorant la qualité de l’imagerie, mais il faut aussi qu’il se révèle performant, afin de pouvoir être utilisé dans des temps raisonnables, tout en étant robuste au vu de la très grande variabilité des profils géologiques à traiter.
La démarche scientifique reste au cœur de mon travail. Chaque jeu de données qui nous est fourni constitue une nouvelle expérience, qu’il s’agit de tester de manière méthodologique. Alors que les logiciels fournissent pléthore de paramètres à régler, seule une démarche rigoureuse permet de garder le cap et d’éviter de se noyer dans un océan de tests aveugles.

3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?
Originaire de Strasbourg, et ayant intégré l’Université Louis Pasteur pendant deux ans avant l’EOST, la ville n’avait rien de neuf. L’EOST restera et de très loin le point culminant du parcours éducatif, tout en créant un sentiment d’entrée dans une famille, avec les week-ends d’intégration puis l’arrivée dans le monde professionnel, ou l’on rencontre tant d’anciens élèves devenus collègues, clients ou vendeurs. Je retiens quand même cette soirée T, ou le Tyrol et la Thaïlande se sont rencontrés, pour donner naissance 7 et 9 ans plus tard à un Thomas et un Thierry. Ce dernier doit d’ailleurs très bientôt faire un exposé sur les minéraux (Topaze, Titanite ?) dans sa classe de CE2.

4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?
Garder le contact avec les anciens élèves mais aussi l’EOST, avec un outil plus humain que des plateformes comme Facebook ou LinkedIn. Aussi se mettre à disposition des élèves pour leur permettre de bien s’orienter au moment de démarrer leur carrière professionnelle. Car mis à part le secteur d’activité propre à chacun, nous sommes aussi et avant tous des salariés, collègues, entrepreneurs, et pour beaucoup comme moi, des expatriés.