Portrait de Vincent PERRON (promotion 2010)

1. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
Après deux années de fac de géologie à l’université de Savoie au Bourget du lac, je suis rentré à l’EOST sur dossier en 2008. J’ai enchainé ensuite par un double diplôme avec l’ENSG dans option géotechnique. J’ai ainsi été diplômé des deux écoles en 2011-2012, ainsi que d’un master Génie civil de l’Université de Lorraine. Cela m’a amené à réaliser des stages variés : au Laboratoire de Détection et de Géophysique du CEA de Bruyères-le-Châtel sur la séparation des champs d’onde P et S par analyse sur réseau dense, à la SNCF sur la tenue d’un talus ferroviaire, à l’agence de Lyon de Ménard (groupe Vinci) en amélioration de sol et sur la réalisation d’une cape d’invisibilité aux ondes de surface par utilisation des propriétés des métamatériaux. J’ai enchainé sur un poste d’ingénieur à Soldata (groupe Vinci – aujourd’hui Sixense) à Nanterre où j’étais en charge des mesures vibratoires, de l’instrumentation et suivi en temps réel des structures. Après une année à Soldata, j’ai décidé de démissionner pour revenir à ce qui m’intéressait le plus en Géophysique : la recherche en Sismologie. J’ai donc commencé une thèse en 2013 au CEA de Cadarache près d’Aix-en-Provence sur l’évaluation empirique des effets de site. Ce sujet me correspondait bien, car à l’interface entre la géologie et la sismologie, avec une forte composante en traitement du signal et en programmation. J’ai obtenu mon diplôme l’année dernière et je suis depuis février de cette année en postdoc au service sismologique suisse (SED) de l’école polytechnique fédérale de Zürich (ETH).

2. Pouvez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?
À l’ETH Zürich, je participe au projet « earthquake risk model for Switzerland ». Ce projet commence juste et va se prolonger durant au moins 5 ans. Il a pour ambition de proposer une carte de risque sismique depuis des échelles très locales jusqu’à l’ensemble du territoire suisse. Dans ce projet, mon rôle se situe en ligne droite avec mon travail de thèse puisque je m’intéresse spécifiquement à l’évaluation des effets de site. Je m’efforce d’extraire toute l’information qui est disponible depuis les enregistrements de séismes, mais aussi des vibrations ambiantes, qui sont relevés sur les réseaux nationaux ou bien sur des réseaux denses déployés lors de campagnes de mesure temporaires. Pour ce faire, je teste des méthodes déjà bien éprouvées et je propose des approches nouvelles ou complémentaires. Parmi les approches les plus exploratoires, je tente de retrouver la réponse des sites à partir des corrélations du champ sismique ambiant enregistré à différentes stations sismiques, similairement à ce qui est fait pour la phase en tomographie passive. Une partie du travail se fait également sur le terrain avec l’installation de nouvelles stations de mesure ou de réseaux temporaires. Il s’agit là d’une recherche assez appliquée ce qui me plait bien.

3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?
Je garde beaucoup de très bons souvenirs de mes années EOSTiennes. Il m’est difficile d’isoler une anecdote en particulier. Je citerai simplement le stage terrain à Digne, le congrès de l’EAGE à Barcelone qui était le premier auquel j’ai eu l’occasion de participer, certains enseignants-chercheurs légendaires de l’école, les soirées assez extraordinaires qu’on y a passées, et finalement les anciens étudiants que j’ai toujours beaucoup de plaisir à revoir, le plus souvent lors de conférences.

4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?
En sismologie, comme plus généralement en géophysique, on retrouve des anciens de l’EOST un petit peu partout et issus de toutes les promotions. Géophyse doit simplement continuer de maintenir le liant qui existe dans cette grande famille qu’est l’EOST comme elle le fait déjà.

(VR)