Portrait Jérôme POISSON (2003)

1. Pouvez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?

Je suis géologue d’exploration minière, à mon compte au sein d’une société de services que j’ai créée et qui s’appelle X-PLO Services Géologiques. Je suis consultant indépendant surtout pour l’or en Afrique de l’Ouest, basé au Mali à Bamako. Actuellement je travaille quasiment à temps plein sur la cartographie géologique au 1/50000 de l’Ouest du Mali. Ce projet est piloté par Fugro, qui fait appel à moi en tant qu’expert indépendant géologue/géophysicien, et nous travaillons pour le compte du ministère malien des mines. J’assiste les géologues maliens à faire la cartographie géologique sur le terrain et à intégrer les données géophysiques (principalement aéroportées magnétisme et radiométrie) dans la carte finale. Concrètement, c’est un travail avec une forte composante de terrain : on fait des missions de 3 ou 4 semaines où on marche 10 km par jour, puis on fait des sessions sous SIG pour finaliser les cartes. C’est ce rythme qui me plaît, avec le fait de travailler à l’extérieur et en dehors des "normes", "process" et autres "standards" qui polluent nos métiers, surtout dans les grosses sociétés...

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

Mon année de diplôme (2003) était extrêmement difficile pour l’embauche, et j’ai été très chanceux de pouvoir enchaîner mon stage de fin d’études avec un contrat de 6 mois à l’école polytechnique de Montréal... que je recommande d’ailleurs chaleureusement aux jeunes intéressés par les applications hors pétrolières de la géophy dans un cadre qui reste universitaire. Après presque une année de galère, j’ai été embauché par Géovariances d’abord comme technico-commercial puis rapidement comme ingénieur d’études en géostatistique minière. Une société que je recommande aussi chaleureusement pour les geeks intéressés par la géostat (y’en a encore ??) ; je pense que l’EOST est une des formations les plus adéquates. J’ai profité de la crise de 2009 pour prendre quelques mois sabbatiques, puis j’ai pu trouver un poste de chef géologue pour le développement de ressources de la mine d’or d’Essakane au Burkina-Faso avec IAMGOLD. En 2011, j’ai saisi une opportunité avec une "junior" où j’ai eu le plaisir et la chance de me lancer dans l’exploration minière, mon rêve de jeunesse, avec une équipe franco-malienne formidable. On a développé le gisement de Fekola, qui est maintenant une nouvelle mine en activité au Mali. Depuis 2014, j’ai créé X-PLO au plus haut de la crise (pas facile de trouver des contrats !) et je travaille depuis janvier 2017 sur la carto géologique du Mali.

J’ai toujours privilégié l’aspect humain et intérêt intellectuel dans mes choix de carrière, sauf pour IAMGOLD - qui s’est d’ailleurs révélé être une expérience plutôt minable sur ces deux aspects... mais qui m’a permis de rentrer concrètement dans le minier.

3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?

Franchement, mémoire vieille et saturée... des souvenirs de franche rigolade concernent une sorte de soirée déguisée dont le thème était la lettre "T". C’est à cette occasion que j’ai enfin découvert que l’on pouvait se déguiser en Titanic. Je crois qu’il avait fini par sombrer lui aussi, mais je sais plus comment ni avec qui… je l’ai probablement jamais su de toute façon.

4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?

Rencontrer d’autres gens en Titanic, ou autre.
Le manque de contact humain avec des professionnels expérimentés m’a fait beaucoup défaut dans mes études, donc j’essaie de renverser la tendance avec vous. C’est essentiel pour se faire une idée des métiers et se poser les "autres" bonnes questions : recherche, petite ou grosse boîte ? expat ou non ? dans quelle culture ? travail de terrain ou non ? se spécialiser ou non ? se déguiser en titanic ou non ? etc...
Continuez !