Portrait Laure DUBOEUF (promotion 2014)

1. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J’ai intégré l’EOST en septembre 2011 après 2 ans de classes préparatoires PCSI/PC au lycée Clémenceau de Nantes. En troisième année, j’ai choisi de suivre le parcours Master recherche afin de pouvoir poursuivre par une thèse (en microsismique) et travailler en R&D. C’est ainsi qu’en 2014, je me suis envolée pour 4 mois de stage à l’université de Santa Cruz (Californie) où je me suis intéressée aux ‘‘aftershocks’’ du séisme de Nicoya (Mw=7.6, 2012). Dès mon retour, j’ai enchaîné sur un stage en microsismique chez Total à Pau pour 6 mois.
A l’issue de ce stage, tout début janvier 2015, je suis partie pour la Côte d’Azur au laboratoire Géoazur où j’ai réalisé ma thèse. Le sujet s’intitule : « Injections de fluides dans une zone de failles : sismicité induite et déformation asismique ». Je me suis ainsi consacrée au traitement des données sismologiques provenant d’une série d’injections de fluides dans une zone de failles à l’échelle décamétrique, réalisée au début de mon doctorat. Puis, j’ai commencé à relier les données sismiques avec les données mécaniques et hydrauliques mesurées sur le terrain. J’ai obtenu mon doctorat en février 2018. Un mois plus tard, j’atterrissais à Oslo pour un PostDoc de 2 ans chez NORSAR, une entreprise semi-publique de R&D, ayant un département microsismique. Mon contrat actuel prendra fin l’an prochain.

2. Pouvez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?
Je suis actuellement en CDD de 2 ans, dans le cadre d’un PostDoc, à NORSAR, à Oslo. Je travaille toujours sur les séismes induits mais à une plus grande échelle : celle de la géothermie. Mon champ d’étude est un réservoir situé dans le Sud-Ouest de l’Islande, dans la Péninsule de Reykjanes. Le but est de réussir à déterminer avec précision le réseau de fractures en profondeur dans le champ géothermique. Cette localisation sera, par la suite, utilisée en tant qu’entrée par le département mathématique de l’université de Bergen afin de réaliser différentes modélisations numériques. Elles porteront sur la diffusion du fluide dans les fractures, la façon dont celui-ci influe sur la rupture et la propagation des fractures… Tout ceci dans le but de mieux comprendre et mieux prendre en compte le risque sismique lié à la sismicité induite.
Dans le cadre de ce travail, j’ai développé un code de pointés automatiques des ondes P et S par cross-corrélation (‘‘Pattern Matching’’), que je suis en train de tester. J’ai également travaillé sur des méthodes de clustering afin de regrouper les événements par famille et ainsi pouvoir déterminer la localisation des fractures. Mon poste actuel porte aussi bien sur le data processing, la mise en œuvre de nouvelles techniques de traitements que sur l’interprétation des résultats.

3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?
Beaucoup de moments formidables à l’EOST. Un de ceux qui m’a le plus surprise est lié au climat Strasbourgeois. Ma première année à l’EOST a été marquée par un hiver extrêmement froid : 2 semaines à environ -20. Une des vitres de la salle des 3A était cassée. Je me rappellerais toujours de l’arrivée d’un des étudiants en combinaison de ski ! Après cette vague de froid, nous nous sommes surpris avec d’autres étudiants à discuter en sweat EOST sur le parvis alors que la température avoisinait les 0. J’avoue que cela a été un bon entrainement pour l’hiver norvégien.
A part ça, les amitiés fortes crées à l’école perdurent : avec mon groupe d’amis nous organisons un week-end chaque année pour se voir. Chacun vient selon ses disponibilités mais cela permet d’entretenir ces belles relations malgré la distance et le temps.

4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?
Géophyse est vraiment un lien entre anciens et nouveaux élèves et avec l’école. De plus, Géophyse peut aussi être une aide dans la recherche d’emploi et de stages par la mise en ligne des offres et la mise en relation des membres de l’association. Il est important de faire perdurer ces liens, de mon point de vue.

[VR]