Portrait Mikaël GARDEN (promotion 1998)

1. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
En début de troisième année à l’EOST, j’ai reçu une offre de stage de la part de Schlumberger : un groupe de recherche s’intéressait à l’inversion conjointe de données sismiques et gravimétriques. Or mon sujet de projet de deuxième année était la modélisation de réponse gravimétrique, un atout pour la moitié du sujet de recherche de Schlumberger. C’était le point de départ (1998) à deux années de recherche en Angleterre et au Texas où j’enchainais sans peine mon stage de troisième année et mon Service National dans la Coopération, alors même que l’industrie pétrolière vivait une forte crise.
Dans la foulée, Schlumberger m’a embauché en Angleterre, ou je travaillais en rotations, 6 semaines en bureau me formant au b.a.-ba du traitement du signal sismique et 6 semaines sur un bateau d’acquisition sismique. J’ai continué de la sorte pendant 5 ans avec quelques variations : support géophysique depuis la terre ferme d’acquisitions sismiques marines, en alternance avec contrôle qualité d’acquisitions sismiques terrestres sur le terrain en Oman. Après avoir fondé une famille, j’ai délaissé les rotations et le travail de terrain pour me spécialiser en design d’études sismiques, aussi bien marines que terrestres. J’ai déménagé en Malaisie pour deux ans puis de nouveau au Texas pour 4 ans où j’ai partagé mon temps entre le design d’études sismiques et la recherche en traitement de données sismiques. Puis sont venues mes trois dernières années avec Schlumberger, aux Emirats Arabes Unis, continuant dans les mêmes domaines.
Mon poste chez Schlumberger n’a pas survécu à une nouvelle crise dans l’industrie pétrolière en 2015. Pourtant j’ai immédiatement trouvée un nouvel emploi en Autriche chez OMV où je suis toujours. Chez OMV, je supervise tous les projets d’études sismiques, du design à l’acquisition elle-même.
20 ans après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur de l’EOST, je n’ai pas beaucoup dévié de la trajectoire imprimée par mon projet de troisième année : acquisition et traitement de données sismiques pour la recherche d’hydrocarbures.

2. Pourriez-vous décrire votre poste actuel (ou votre dernier poste et vos dernières fonctions) ?
OMV est une compagnie pétrolière intégrée de taille moyenne. Pour cette raison, la supervision de toutes les acquisitions sismiques est centralisée au siège de la compagnie à Vienne. Je travaille dans le département de géophysique regroupant l’acquisition sismique, le traitement sismique et la caractérisation de réservoir, en tout 20 personnes. En acquisition sismique, nous ne sommes que 2, gérant tous les projets sismiques d’OMV, mais aussi non-sismiques (gravité, mag…), à travers le monde. Cela va de la plus grande acquisition terrestre d’Europe en Autriche, à une toute petite acquisition marine dans la mer de Barents, en passant par une étude gravimétrique au Pakistan. Tous les projets sont de longue haleine car il faut commencer par la faisabilité, puis l’appel d’offre, l’acquisition elle-même et enfin le post-mortem ; le tout s’échelonnant sur un minimum d’un an, voire plusieurs années. Il y a peu de déplacements, un par projet environ, ce qui est appréciable après 20 ans de carrière quand on a une famille.
  Une autre part importante de mon activité est la formation et le développement. Je mets tout cela dans le même panier car je considère que la thématique est la même : apprendre. Que ce soit le transfert de connaissances à la jeune génération de géophysiciens ou mon propre apprentissage de nouvelles techniques dans le cadres de projets de recherche. Je suis particulièrement content d’avoir commencé une coopération avec l’EOST en 2018 où OMV fournit des données sismiques sur lesquelles l’équipe de sismologie de l’EOST va appliquer son savoir-faire dans le domaine de la tomographie de bruit ambiant.
 
3. Auriez-vous une anecdote à nous partager sur votre séjour à l’EOST ?
J’ai postulé à l’EOST grâce à la promesse d’aventure que proposait la plaquette publicitaire de l’école : une image de dunes de sable orangé au recto, au verso une image de plateforme pétrolière au milieu d’une mer agitée. Cela correspondait à mes désirs de nouveaux horizons. Après l’Alsace, le reste du monde c’est ouvert à moi. Non seulement je ne l’ai jamais regretté, mais j’ai été comblé au-delà de mes espérances. J’ai travaillé dans des déserts et au milieu d’océans, comme promis par la plaquette il y a 20 ans.
 
4. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de Géophyse ?
Au cours de ces 20 dernières années, je n’ai pas ressenti le besoin d’avoir de lien avec Géophyse. Ma carrière commençait sans effort et avançait comme sur des rails sans requérir à un réseau. J’étais aussi loin de l’Europe où Géophyse est plus concentré. Maintenant, plus proche de Strasbourg, je me rends compte que je peux contribuer à ce réseau. Je n’attends donc rien de Géophyse mais espère qu’en m’impliquant un peu, d’autres pourront en profiter.

[AS]