Alice Frémand (Promo 2015) nous raconte son expédition en Antarctique

Partie 1 - Le but de l’expédition

Alice, il y a quelques mois, ton portrait était publié sur le site du réseau alumni de l’université de Strasbourg. Tu nous annonçais que tu partais pour une expédition en Antarctique en janvier 2020, maintenant de retour, nous aimerions en savoir plus.


Alice, avant de commencer, pourrais-tu nous raconter le contexte de ce voyage ?

Oui, alors je travaille actuellement au British Antarctic Survey (BAS) en tant que data manager en géophysique. Mon rôle est de gérer les données de géophysique depuis leur acquisition jusqu’à leur publication et préservation. Cette année, j’ai eu la chance d’apporter mon aide à l’acquisition des données de bathymétrie lors d’une expédition en Antarctique. J’ai embarqué sur le Royal Research Ship James Clark Ross à Punta Arenas (Chili) le 30 décembre 2019, traversé le Drake Passage pour arriver début janvier sur la péninsule antarctique. La campagne océanographique a duré un peu plus d’un mois. Je suis rentrée le 4 Février 2020 à Port Stanley (Iles Falklands).

Figure 1 Le RRS James Clark Ross, le bateau de l’expédition


Quel était le but de cette expédition ?

Il s’agissait d’une expédition pluridisciplinaire avec trois projets principaux. Le premier projet ICEBERGS3 avait pour but d’étudier l’impact du retrait des glaciers proches des côtes sur la population benthique (les différents organismes marins qui vivent sur le fond des mers et océans comme les étoiles et les araignées de mer). Cette étude s’est faite dans trois fjords différents : Sheldon Glacier, Börgen Bay et Marion Cove. C’était la troisième (et dernière) de trois expéditions consécutives (2017, 2018 et 2020) ce qui permettait aux scientifiques d’étudier l’évolution des habitats au cours du temps. L’équipe scientifique était principalement composée de géologues, biologistes marins, océanographes, hydrographes/géophysicien et paléontologue.

Figure 2 Example d’organismes benthiques collectés sur les différents sites

Le deuxième projet, appelé RaCETraX quantifiait les flux d’eau fondue et de sédiments grâce à des mesures géochimiques. En effet, en fondant, l’eau des glaciers propage des nutriments qui se dissolvent dans l’eau. C’est aussi la source de nouveau dépôts de sédiments. Source de nourriture, ces dépôts peuvent également avoir un effet négatif en réduisant la lumière disponible (effet de turbidité ou d’eau trouble).
Le troisième projet mené par SAERI (South Atlantic Environmental Research Institute), avait pour but d’étudier la diversité des populations benthiques ainsi que les cétacés dans les eaux des îles Falklands, au niveau de Burdwood Bank (rive sous-marine) dans l’optique de protéger cette zone.
A noter également, d’autres projets annexes menés de manière individuelle ou à deux tel que l’étude des microplastiques en Antarctique.
En tout, nous étions à peu près une soixantaine de personnes sur le bateau dont une quarantaine de scientifiques.

La partie 2 nous raconte l’itinéraire du voyage.

Quelques références pour aller plus loin :

Sur le bateau, une équipe de journaliste de Sky News a réalisé plusieurs reportages et ont produit différents blogs :

Pour en savoir plus sur le bateau :
https://www.bas.ac.uk/polar-operations/sites-and-facilities/facility/rrs-james-clark-ross/
Pour avoir plus d’information sur la station de recherche Rothera :
https://www.bas.ac.uk/polar-operations/sites-and-facilities/facility/rothera/
Pour en savoir plus sur le British Antarctic Survey : https://www.bas.ac.uk/